to be or not to be … Bilingual !
« Recherche Assistant(e) bilingue », voici une phrase introductive que vous retrouvez sur de nombreuses offres d’emploi. Et nous, recruteurs, ne comptons plus le nombre de CV reçus avec pour titre « Executive Assistant Bilingue », démenti quelques lignes plus loin par un « anglais : courant ».
Alors oui, avouons-le, c’est une réalité, le qualificatif de bilingue est galvaudé, d’un côté comme de l’autre du marché. Et c’est bien comme ça. Il est juste nécessaire pour les candidats de savoir décrypter les offres, et pour les entreprises, les CV… peut-être pouvez-vous nous y aider afin qu’on ne s’y trompe pas.
Quelques conseils pour qualifier votre niveau d’anglais :
Evidemment celui-ci dépend de l’usage que vous faites de la langue dans votre vie quotidienne, au bureau comme à la maison, des séries et podcasts que vous contraignez à écouter en VO (parfois goûtant avec plaisir au merveilleux accent Brittish des Downtown Abbey et consorts), des années passées ABROAD, de votre choix d’études … et de l’exigence que vous y mettez. Les plus bilingues de nos candidats se contentent souvent d’un sobre « anglais courant » jugeant leur choix de vocabulaire mal taillé et buttant encore parfois sur les vers ardus de Shakespeare… là où d’autres se surestiment de façon éhontée ; n’hésitez pas ensuite à justifier votre niveau avec la mention de vos exploits en camps de vacances 8 ans d’affilée, etc…
N’oubliez pas que les attentes professionnelles ne sont pas les mêmes que celles dictées par l’académie :
Vous balbutiez lorsqu’on vous parle anglais, rougissez jusqu’à la racine de vos cheveux en ânonnant « can you repeat please ? », la mention anglais scolaire sera la plus réaliste (Niveau A1/A2).
Vous comprenez les demandes simples, et savez y répondre avec un peu de franglais et beaucoup de sourires, votre anglais est « opérationnel » (Niveau A2/B1).
Vous vous exprimez spontanément en faisant quelques fautes de syntaxe et de grammaire car vous avez appris l’anglais « sur le tas » dans un pub à Londres, comprenant tout ce que l’on vous raconte si ce n’est pas trop technique, vos mots s’enchainent sans trop d’hésitation, vous avez un niveau « courant » à « bon courant » (B2).
La syntaxe et la grammaire ont toujours été votre fort, malheureusement vous n’avez que peu d’occasion de parler anglais. Vous le maintenez vaille que vaille avec les séries dont regorge Netflix, en VO sous-titrées anglais et podcasts et émissions des radio britanniques ; votre niveau de compréhension est excellent mais le vocabulaire de retour ne vient pas si aisément … Vous avez aussi un niveau « bon courant » (B2) en sachant que votre marge de progression est bonne et que vous serez rapidement à l’aise à un poste qui requiert un niveau C1.
Vous travaillez dans un environnement international depuis toujours et avez suivi un solide cursus linguistique, êtes habitué(e) à participer à des réunions en anglais et à en rédiger les comptes rendus (en anglais aussi), discutez à bâtons rompus avec vos collègues australiens à la machine à café (enfin, ça c’était avant… désormais le café est aussi virtuel que nos bureaux) : vous pouvez avouer un niveau bilingue (niveau C2). Niveau que vous partagerez aussi avec ceux et celles qui ont vécu à l’étranger et travaillé dans des entreprises anglophones pendant quelques années.
Cette grille de lecture de votre niveau devrait aussi vous éclairer sur le niveau requis par l’entreprise qui recrute :
L’entreprise est française et cherche à se développer à l’international … si vous n’avez pas un rôle commercial ou de développement actif, B1/B2 devrait vous mettre le pied à l’étrier.
Vous organisez les RDV, l’agenda, les voyages avec des interlocuteurs internationaux, principalement par échanges de mail : un bon B2 suffit.
Vous devez participer aux comités de direction qui se tiennent en anglais puis transmettre aux participants un compte rendu de la réunion, C1 est un minimum et le titre de bilingue n’est pas à prendre à la légère.
Nous prenons souvent le temps d’expliquer à nos clients qu’il est inutile de recruter un candidat bilingue si celui-ci n’est amené à répondre au téléphone que 2 fois dans le mois, quand bien même le poste serait à la Direction Générale ; ce serait piétiner les atouts de ce candidats et risquer, a minima, de lui faire perdre un niveau si chèrement acquis (au-delà du fait qu’en général lorsqu’on maitrise une langue on prend un réel plaisir à la pratiquer). La grande majorité des postes pour lesquels nous recrutons requièrent un niveau B2+/C1 (la frontière est parfois étroite).
Notre conseil :
– soyez sincère dans la retranscription de votre niveau d’anglais dans le corps de votre CV et, dès lors que vous avez au moins un niveau bon courant (B2), n’hésitez pas à user du titre générique « Assistant Bilingue » … les vrais bilingues pourront étayer sous le titre (7 ans d’expérience internationale / ma nanny était anglaise / 3 ans dans le Bush Australien,…) pour marquer leur point.
– ne vous sous-estimez pas et lisez bien entre les lignes de l’annonce repérée pour déterminer si vous pouvez ou non postuler. Il nous est souvent arrivé d’entendre « je n’avais pas répondu car il était notifié qu’ils cherchaient un assistant bilingue »…
– enfin, maintenez votre niveau d’anglais, utilisez votre compte formation, allez (quand cela sera possible) dans des anticafés, reprenez contact avec votre belle-sœur irlandaise, regardez les films en VO (on finit par comprendre) et lisez Harry Potter, Mary Higgins Clark et peu après Steinbeck, en anglais !
Ready? And now, off you go!! 🙂
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