Choisir le juste ton, la bonne posture
Après avoir peaufiné votre CV (COMMENT PRÉSENTER SON CV ? et CV CHRONOLOGIQUE OU PAR COMPÉTENCES ?), vous être bien préparé(e) à l’entretien (COMMENT PRÉPARER SON ENTRETIEN D’EMBAUCHE ?), avoir choisi la bonne tenue (QUELLE TENUE POUR UN ENTRETIEN ?), vous êtes devant la porte d’entrée de la société qui propose le poste de vos rêves (enfin un entretien de visu après des semaines de visio !) et, dans 5 minutes, c’est à vous. La nervosité gagne du terrain…
Vous l’imaginez, recruteur terrible aux sourcils froncés, votre CV sous les yeux et observant les méandres de votre parcours avec attention… Mais n’êtes-vous pas presque ex-aequo puisque, grâce aux réseaux sociaux, vous en avez appris quasi autant sur lui et ses centres d’intérêt ?
Fort de cet atout, vous pouvez monter dans l’ascenseur, respirer profondément pour vous retrouver, car au-delà d’un entretien, ce RDV est une rencontre, un dialogue dans lequel il est important d’être soi-même sans se laisser déborder par ses émotions.
En général, votre interlocuteur cherche à vous mettre à l’aise afin que vous puissiez « lever le masque » et vous montrer tel que vous êtes. Mais un accueil très chaleureux, lorsqu’on est d’une nature extravertie, peut aussi – couplé au stress de l’enjeu – avoir un effet désastreux. Si l’entretien est une rencontre il ne doit pas virer au « pot entre copains », ni se résumer à un échange de questions-réponses monosyllabiques… Pas facile de trouver la bonne posture, le juste ton.
Assis bien droit sur le siège que l’on vous a indiqué, votre CV et votre bloc-notes sur la table, votre sac à vos pieds, téléphone en mode avion sagement rangé tout au fond, appropriez-vous l’espace, sans envahir celui de votre interlocuteur, observez sa gestuelle et, en route !
Premier conseil, restez naturel : votre nature prendra à priori le dessus, ne cherchez pas à l’enfouir pour calfeutrer un trop plein d’énergie, ou à forcer pour paraitre extraverti(e) alors que vous êtes réservé(e). L’entretien sera dissonant et votre interlocuteur, perplexe, ne manquera pas de creuser pour tenter de comprendre pourquoi il ne parvient pas à vous décrypter, accentuant ainsi votre malaise. Restez vous-même et n’hésitez pas à verbaliser pour afficher votre état d’esprit (« je suis désolée, je suis un peu nerveuse ») ce qui, logiquement, devrait faire descendre la pression d’un cran.
Second conseil : au même titre que vous avez soigneusement choisi la tenue adéquate, veillez à conserver une attitude et un langage corporate. Exit les petits mots familiers (job, boss, boulot, etc…) que nous utilisons aisément dans la vie professionnelle courante ; et puis, pas de minauderies, mesdames, ni de regards profonds messieurs, ce jeu-là pourrait vous être fatal. Ayez conscience de la gestuelle que vous adoptez, observez-vous, et passez en écoute active afin d’être pertinent(e) dans vos réponses.
Au fil de l’entretien, le dialogue s’instaurera sur un ton moins formel, mais ce n’est pas pour autant qu’il faudra verser dans l’anecdote personnelle interminable, ou en profiter pour remonter l’entretien à contre-courant pour revenir sur un point oublié. Au même titre que vous ne devez pas bercer votre interlocuteur avec un monologue interminable, il est important de lui donner un peu de matière et d’illustrer votre expérience avec quelques éléments concrets. Pour ma part, rien ne me déstabilise plus qu’un candidat aux réponses monosyllabiques qui ne livre rien de lui-même en dépit de mes efforts pour en savoir plus. Attention à votre attitude corporelle une fois que vous vous sentez plus à l’aise : ni avachi(e) dans votre fauteuil, ni accoudé(e) au bureau (pensez aux gestes barrières !). Mais n’oubliez pas de sourire !
Vous pouvez poser des questions à votre interviewer (vous devez en poser !) sur le poste, la société, le contexte, démontrant ainsi votre intérêt et votre proactivité mais il est déconseillé de lui poser des questions personnelles (sur sa vie, ses études, …) ; cela pourrait être perçu comme déplacé.
Vous savez que l’entretien s’est plutôt bien passé lorsque vous avez réussi à être vous-même et que vous en ressortez avec le sentiment d’avoir, vous aussi, un peu découvert la personne qui vous recevait, créant ainsi un lien indispensable, garant de votre envie d’aller plus loin dans les entretiens avec cette entreprise dont il était l’ambassadeur.
Vous adapterez évidemment tous ces conseils à la personne que vous rencontrez – et aux « styles » des sociétés dans lesquelles vous vous rendez – adaptant votre ton et votre posture aux signaux non verbaux qu’il vous enverra. La clé étant de bien se connaître et de rester vigilant tout au long de l’entretien.
Bonne chance !
Voir commentaires récents